La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une des causes principales de cécité chez les personnes âgées, affectant des millions de personnes dans le monde. Actuellement, les traitements sont limités à des injections intraoculaires pour inhiber la croissance des vaisseaux sanguins, une solution qui, bien que partiellement efficace, reste invasive et contraignante. Cependant, une nouvelle étude, récemment publiée dans le Journal of Clinical Investigation, pourrait bouleverser cette approche grâce à un lien inattendu entre la maladie de Parkinson et la DMLA.
DMLA et néovascularisation choroïdienne : comprendre le mécanisme
La DMLA touche principalement la rétine et se divise en deux formes : sèche et humide. C’est la forme humide, plus sévère, qui cause la majorité des pertes de vision. Cette forme est caractérisée par la néovascularisation choroïdienne (CNV), une croissance anormale de vaisseaux sanguins sous la rétine, entraînant des fuites de liquide et de sang, endommageant ainsi les cellules rétiniennes.
Une découverte prometteuse sur le DMLA
Jusqu’à récemment, les thérapies pour la DMLA reposaient sur l’inhibition des facteurs de croissance vasculaire endothéliale (VEGF), responsables de la croissance de ces nouveaux vaisseaux. Pourtant, ces traitements ne sont pas curatifs et nécessitent des injections répétées dans l’œil, provoquant inconfort et risque d’infection. C’est dans ce contexte que la découverte concernant le rôle du récepteur D2 de la dopamine (DRD2) est apparue comme une avancée majeure et prometteuse.
Le lien inattendu entre la maladie de Parkinson et la DMLA
Les chercheurs à l’origine de cette étude ont observé un fait intéressant : les patients atteints de la maladie de Parkinson, qui prennent des médicaments dopaminergiques, semblaient moins susceptibles de développer des cas sévères de DMLA humide. La maladie de Parkinson, due à une dégénérescence des neurones dopaminergiques, est couramment traitée par des agonistes du récepteur D2 de la dopamine (DRD2). Ces médicaments visent à compenser la perte de dopamine, une molécule clé dans la régulation de nombreux processus, dont la motricité et l’humeur.
Intriguée par cette corrélation, l’équipe de recherche a décidé d’explorer le rôle du récepteur DRD2 dans la CNV. En utilisant des modèles animaux, ils ont découvert que l'activation de ce récepteur réduisait non seulement l'inflammation, mais inhibait également la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans la choroïde, la couche située sous la rétine.
Les résultats de l’étude : une nouvelle voie thérapeutique
Les résultats de cette étude ont révélé un mécanisme biologique fascinant. Lorsque le récepteur DRD2 est activé, il exerce un effet anti-angiogénique, c'est-à-dire qu'il empêche la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. Cela a été particulièrement observé dans les modèles de DMLA humide, où l’activation du DRD2 a réduit significativement la croissance des vaisseaux anormaux.
Les patients atteints de Parkinson et de DMLA
Les chercheurs ont également analysé des données cliniques de patients atteints de Parkinson et de DMLA. Il est apparu que ceux qui prenaient des agonistes du DRD2 pour traiter leur Parkinson avaient moins de cas de CNV, comparativement à ceux qui ne prenaient pas ce type de médicament. Cette découverte est particulièrement prometteuse car elle suggère que les agonistes dopaminergiques, déjà utilisés pour traiter la maladie de Parkinson, pourraient être réutilisés pour prévenir ou traiter la DMLA humide.
Un traitement moins invasif pour les patients
L’un des avantages majeurs de cette découverte est la possibilité de proposer un traitement moins invasif que les injections intraoculaires actuelles.
Les agonistes du DRD2, administrés par voie orale ou sous forme de comprimés, pourraient potentiellement offrir une solution plus accessible et plus confortable pour les patients souffrant de DMLA.
De plus, cette nouvelle approche permettrait de réduire la fréquence des visites médicales pour les injections intraoculaires, un point non négligeable pour des patients souvent âgés et aux capacités de déplacement réduites.
Quelles perspectives pour l’avenir ?
Bien que cette étude ouvre des perspectives prometteuses, il reste encore du chemin à parcourir avant que ces découvertes puissent être traduites en traitements cliniques de routine. Des essais cliniques à grande échelle seront nécessaires pour confirmer l'efficacité de l'activation du DRD2 dans la prévention ou le traitement de la DMLA. Toutefois, cette recherche met en lumière une nouvelle voie thérapeutique potentiellement révolutionnaire pour des millions de patients dans le monde.
Le traitement de la DMLA
Si ces essais cliniques s’avèrent concluants, il est envisageable que les traitements actuels de la DMLA soient complétés, voire remplacés, par des médicaments dopaminergiques. Cela pourrait non seulement améliorer la qualité de vie des patients en réduisant les traitements invasifs, mais aussi offrir une option thérapeutique plus accessible à un plus grand nombre de personnes.
Conclusion sur Parkinson et DMLA
L'étude sur le rôle du récepteur DRD2 dans la lutte contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge représente une avancée majeure dans le domaine des traitements oculaires. En reliant deux maladies distinctes, Parkinson et DMLA, elle ouvre la voie à de nouvelles thérapies prometteuses et moins invasives pour les patients. En attendant les futurs développements cliniques, il est toujours essentiel de prendre soin de sa santé oculaire. Retrouvez dans notre boutique en ligne des compléments alimentaires spécialement sélectionnés pour soutenir la vision.
Pour en savoir plus sur cette étude qui est le fruit d’une collaboration avec des équipes de l’université et du CHU de Lyon, de l’université de Bourgogne et de l’Institut du cerveau à Paris, vous pouvez consulter l'article complet dans le [Journal of Clinical Investigation].